Wednesday, January 27, 2010

Halte au «Code» de l'Hôpital Laquintinie de Douala!


Par Christian Eitel Locka
Président National,ACTHU

Le système de «Code» a été instauré à l’hôpital Laquintinie, le principal de la capitale économique du Cameroun, pour officiellement amoindrir les tracasseries de traitement auxquelles les usagers faisaient régulièrement face.
Par Code, il faut comprendre un package comprenant notamment les médicaments, les soins, les charges d’entretien et de maintenance, les primes du personnel, le prix de la salle, etc. En payant le Code d’une maladie, le malade devait être entièrement pris en charge par l’hôpital puisque ce système de traitement élimine le garde malade.
Quelques mois après sa mise en application, ce système s’est révélé être en réalité un Complot Ourdi par la Direction pour Escroquer (Code) les usagers ; les coûts des codes sont gardés secret au grand public et ne sont révélés aux malades qu’à la caisse lors du paiement; les malades ne sont pas informés du contenu des codes, donc de tout ce qui leur est administré, parfois même pas de la durée du traitement. Un personnel peut alors ajouter ou retrancher un élément du Code sans courir le risque d’être dénoncé. Tant pis pour les sujets allergiques à quelque produit !
« Paie et tais-toi ! » C’est la formule consacrée au Code. Les usagers continuent à payer des Codes de plus en plus vides (pas de médicaments, de lit, d’entretien, etc). Conséquence, les usagers déjà émus par l’état de santé inquiétant de leurs proches saignent à nouveau financièrement pour compléter le package selon les conseils de certains personnels qui en profitent parfois pour faire de bonnes affaires (vente illicite de médicaments, seringues, ...)
Alors que l’entrée de l’hôpital est gratuite et que le Code l’écarte officiellement du circuit du traitement, le garde-malade est obligé de payer un ticket de CFA 500 subtilement glissé dans la facture du dossier médical. Bienvenue à la foire ! A partir de 21 heures, c’est au tour des vigiles de se sucrer en exigeant CFA 200 ou CFA 300 par usager.
Dans certains services de cet hôpital, les malades sont parfois séquestrés pendant des heures voire des jours parce qu’ils n’ont pas réglé leur facture ; les téléphones portables, cartes nationale d’identité et autres pièces importantes sont confisqués. Face à ces humiliations et injustices à répétition, les usagers n’ont aucune voie de recours.
Mensonge, escroquerie, vol…Les victimes quotidiennes de ce système inique se comptent par milliers. A lui seul, le Code aurait fourni près de 80% des recettes du budget 2009 de l’hôpital Laquintinie estimé à 3 milliards de FCFA. Voilà pourquoi un cadre de l’hôpital peut prévenir sous cape que «Si aujourd’hui le Code saute, certains services vont s’écrouler».
Trop c’est trop ! Les malades ne sauraient servir de vaches à lait à une administration en panne d’idées de management. En plus des subventions qu’il reçoit du Ministère de la santé publique, l’hôpital Laquintinie abuse les usagers à travers le Code qui cache mal une qualité de traitement et de soins déplorable.
Dans un passé récent, l’hôpital central de Yaoundé s’illustrait par une astuce inédite et scandaleuse pour renflouer ses caisses en mettant des salles d’hospitalisation en location pour l’organisation des conférences.
Toujours au chevet des malades, Acthu exige des pouvoirs publics que cesse immédiatement le Code qui favorise la violation multiple, flagrante et constante des droits des malades et que la société civile soit associée à une réflexion sérieuse sur le mode de financement des hôpitaux publics car ce qui se fait pour le malade sans le malade est contre le malade.
La santé est un droit fondamental non négociable !